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Hommage à Joël ROBERT - Le Soir - Bruxelles 14.01.21.

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Hommage à Joël ROBERT - Le Soir - Bruxelles 14.01.21. Empty Hommage à Joël ROBERT - Le Soir - Bruxelles 14.01.21.

Message par Fundurouge Jeu 14 Jan - 19:07

Une page entière dans les pages sports du journal le Soir d'aujourd'hui au sujet de Joël Robert, ce qui illustre bien la grandeur de ce champion hors norme.

Je présume que Philippe (Funan) aura bien quelques anecdotes pour illustrer aussi le personnage.
Pour ma part, j'ai été souvent le voir rouler dans ma jeunesse et j'ai connu des pilotes pour qui il ramenait des pièces de Tchécoslovaquie (à l'époque), de l'usine CZ.

Je l'ai rencontré trois fois, dont une fois grâce à mes cousins, qui travaillait pour lui comme étudiant et notamment dans une "parade" en ouverture des 24h de Liège à Francorchamps, il importait à l'époque du matériel d'Italie et notamment les machines d'enduro Puch Frigerio.
Hommage à Joël ROBERT - Le Soir - Bruxelles 14.01.21. A266670_1

Au passage...Puch est une marque sur laquelle a couru Harry EVERTS, le papa de Stefan...Une Puch à double carbu, un "classique" et un autre par distributeur rotatif, comme sur les "premières Kawa", bicylindre, les Kawa 100 ou le Suzuki AC 50 de Funan 😉

MOTOCROSS Journal Le Soir du 14/01/21.

Joël Robert n’était pas un sportif comme les autres
DOMINIQUE DRICOT


L’ancien champion était admis depuis le 6 janvier à l’hôpital Saint-Joseph de Gilly. Philippe Crochet/Photo News.
Le sextuple champion du monde de motocross est décédé mercredi à l’âge de 77 ans. Au-delà de son prestigieux palmarès, on retiendra l’image d’un homme bourru doté d’une générosité exceptionnelle.
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PORTRAIT
L’issue était fatale. Depuis son admission depuis le 6 janvier à l’hôpital Saint-Joseph de Gilly où il avait subi une crise cardiaque, la survie de Joël Robert dépendait d’une machine, ses fonctions vitales étaient atteintes alors que son cerveau est resté sans irrigation pendant une trentaine de minutes.
« C’est horrible d’imaginer Joël dans un état végétatif alors qu’il a toujours vécu à plus de cent à l’heure », nous confiait Josiane Glinne, sa compagne depuis 33 ans.
Depuis des années, cet homme robuste comme un chêne centenaire connaissait de gros soucis de santé. Diabétique, il avait été amputé d’un pied. Il avait aussi survécu à cinq AVC. Récemment, ce sont des problèmes cardiaques, de l’eau dans les poumons et une infection au coronavirus qui l’avaient affaibli.
Un sportif hors norme
Dans le monde de la moto tout-terrain, la disparition de Joël Robert suscite une vive émotion. Il faut dire que notre compatriote avait marqué la discipline de son immense talent, de son approche très… personnelle et de son caractère parfois difficile.
Ce Wallon pur jus n’était pas un sportif comme les autres. Extrêmement doué sur une moto, cette force de la nature pouvait se permettre de cumuler les compétitions et les frasques d’après course sans altérer sa réussite.
Ceux qui l’ont connu dans les années 60 et 70, quand il étouffait ses rivaux de son talent peuvent étaler des anecdotes (surtout festives) sur Joël jusqu’au bout de la nuit.
« Quand j’entends mon père raconter toutes les bêtises que Joël a commises durant sa carrière, j’ai du mal à comprendre qu’il soit devenu six fois champion du monde de moto-cross », nous racontait un jour Stefan Everts, le fils de Harry. « Et pourtant, Joël parvenait à mener une vie de bâton de chaise tout en réalisant des exploits sportifs hors du commun. »
La preuve par ses 6 titres mondiaux et les 50 victoires remportées en Grand Prix. Des records qui tiendront trente ans avant que Stefan Everts les raye des tablettes.
Tendre et bourru
Joël Robert était un personnage romanesque qui n’avait jamais assimilé le ton politiquement correct qui sied si bien aux sportifs actuels. Son opinion tombait comme un couperet. Elle pouvait blesser d’autant qu’elle était le fruit d’une analyse pertinente, étayée par les arguments d’un homme d’une intelligence largement au-dessus de la moyenne. C’était l’un des traits de caractère de Joël Robert : derrière les manières un peu rustres et son langage fleuri, au-delà de la carapace qu’il s’était construite, il y avait un Monsieur d’une gentillesse, d’une générosité et d’une sensibilité exceptionnelles. Mais Joël Robert, à force de ne pas se soumettre aux compromis de la vie en société, avait aussi des allures de dictateur. Les nombreux collaborateurs qu’il a entraînés dans son sillage pour organiser la Chinelle (un enduro dont le concept attire des milliers de spectateurs depuis plus de quarante ans dans la région de Franchimont-Philippeville) peuvent en témoigner.
La disparition de Joël Robert laisse un grand vide. C’est une page de l’histoire de la Belgique de papa qui se tourne ; le héros de milliers de compatriotes qui s’en va.
Mais il nous reste une multitude de souvenirs très forts. Ceux de ce petit Wallon trapu et surdoué, issu d’un milieu modeste, qui a régulièrement côtoyé des membres de notre famille royale, des vedettes de Hollywood (il était devenu l’ami de Steve McQueen), des capitaines d’industrie et qui n’étalait jamais ses exploits au grand public. Entre une soirée mondaine et une bière au zinc d’un troquet de village, Joël n’hésitait jamais un quart de seconde.

Un palmarès unique
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Joël Robert, qui était né le 24 novembre 1943 à Grandrieu, affiche un très impressionnant palmarès. Le lauréat du Trophée du Mérite sportif 1964 compte plus de 250 victoires dans les catégories 250 et 500 cc. Le Hennuyer a remporté 50 victoires en Grand Prix, un record qui aura tenu plus de 30 ans avant d’être battu par Stefan Everts en 2001. Avec 6 couronnes mondiales (toutes en 250 cc, 1964, 1968 et 1969 sur CZ et 1970, 1971 et 1972 sur Suzuki), Robert a longtemps détenu le record de titres mondiaux, qui n’a été battu que par Everts (10) et l’Italien Antonio Cairoli (9).

Stefan Everts a été bercé par Joël Robert
D.Dr.
D.DR.

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Stefan Everts ne s’en souvient pas mais, dans sa plus tendre enfance, il a parfois été bercé par Joël Robert dans l’ambiance chamarrée et bruyante d’un GP de motocross. Né en 1972, le fils de Harry accompagnait son papa alors en pleine ascension en championnat du monde. À l’instant où l’homme aux six titres lorgnait la porte de sortie. Le Hennuyer, fidèle à son image, se souciait peu de la rivalité qu’il entretenait avec Everts Senior sur la piste. Comme souvent, il se bornait à vivre l’instant présent. Et il était ravi de prendre dans ses bras musculeux un nourrisson en quête de quiétude. Des années plus tard, une profonde amitié est née entre le nouveau champion du monde et l’ancienne vedette… « Avec Joël, j’ai vécu des moments d’une très grande intensité », se souvient Stefan Everts. « En particulier quand nous avons disputé le Motocross des Nations à Nismes en 1997. À ce moment, Joël était le manager de l’équipe belge. La façon dont il dirigeait l’équipe était fabuleuse. Chaque soir, il nous racontait des histoires incroyables sur sa carrière. Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est qu’il m’a dit qu’il serait là le jour où je battrais ses records. Il a tenu parole. Mon septième titre, c’est en France que je l’ai décroché. Joël est monté sur le podium avec moi. Il tenait une bouteille de champagne et des coupes en main et nous avons célébré ce moment ensemble avec des milliers de supporters à nos pieds. Sur le podium, il m’a aussi dit que je serais un jour champion pour la dixième fois. Je l’ai traité de fou mais… il avait raison. »

« Steve McQueen appréciait que je ne le prenne pas pour une vedette »
D.Dr.
D.DR.

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C’est en 1964, lors d’une compétition internationale d’enduro, que Joël Robert et Steve McQueen sont devenus amis. « Steve était déjà une immense vedette mais sa passion pour la moto tout-terrain et la compétition le poussaient à s’engager dans des épreuves internationales », nous avait confié le Carolo voici quelques années. « Il s’était retrouvé à disputer les 6 Jours, le championnat du monde d’enduro en 1964. Très vite, il fut entouré de gens qui ne pensaient qu’à une chose : lui demander son casque. » Joël Robert, totalement imperméable au vedettariat, ne se souciait guère de ce genre de considération. C’est probablement ce qui a séduit la star de Hollywood. « On est devenu potes. Au point qu’à la fin des 6 Jours et sans que je lui demande, il m’a offert son casque. » Leur amitié n’en est pas restée là… « Dans les mois qui ont suivi, Steve m’a invité en vacances chez lui à Los Angeles. Des vacances inoubliables qui se sont prolongées pendant plusieurs années. Parfois il m’emmenait sur des plateaux de tournage. Je me souviens notamment d’une scène où j’ai heurté le panneau d’un décor qui s’est fracassé au milieu des acteurs. Sans que personne ne soit touché, heureusement. » Joël Robert fut aussi l’un des cascadeurs engagés dans La grande évasion dont McQueen était la vedette principale. « J’avais un tout petit rôle. Celui d’un Allemand qui chutait au guidon d’une moto. Je ne prenais aucun risque : la scène s’est déroulée à basse vitesse sur un tapis qui amortissait les chutes. »

COMMENTAIRE
Généreux sur la piste et dans la vie

Dominique Dricot

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C’est un cliché, d’accord. Mais vrai. Joël Robert incarnait une époque largement révolue. Celle de l’insouciance des Trente Glorieuses, de la Belgique unie, de la Wallonie du plein-emploi. Parti de rien, l’Astérix hennuyer est arrivé au firmament de sa discipline à l’échelle planétaire. Des victoires, des records. Avec une méthode bien à lui : je gagne, je fais la fête et je partage.
Ils sont des milliers, ce matin, à se souvenir de ce petit mec baraqué comme un frigo américain, assis sur un bac de bières – le fruit de sa victoire dans une course de village – qui distribuait les chopes qu’il venait de gagner à la sueur de son… guidon.
Sublime métaphore de la générosité wallonne, d’un talent que la pudeur réprime.
Avis aux sportifs d’aujourd’hui : oui, Joël Robert pouvait écraser ses rivaux puis boire des bières jusqu’au bout de la nuit avec eux. Et recommencer le lendemain et le jour d’après. Ce que ses adversaires ne pouvaient généralement pas faire.
Mais sa générosité n’était pas seulement bibitive. Cinquante ans avant la création des réseaux sociaux, il utilisait sa popularité pour aider des causes nobles. Pendant près de vingt ans, il fut l’organisateur du Motocross du Pays noir. Il se servait de sa notoriété pour faire venir des vedettes (gratuitement, bien sûr) sur l’événement. Résultats ? Un hall des sports et des milliers d’euros pour l’enfance défavorisée.
Les gens du milieu le savent : la star des années 60 et 70 n’avait pas un traître sou de côté. Généreux sur la piste et dans la vie, il avait dilapidé les maigres salaires qu’il avait récoltés. L’homme était flamboyant, altruiste. Plus cigale que fourmi.
Bien avant l’heure de la retraite, Joël Robert a utilisé son exceptionnelle énergie à organiser des épreuves d’envergure : des enduros comme la Croisière bleue (avec Thierry Sabine) ou les 12 Heures de la Chinelle. Du côté de Philippeville, il a créé un concept qui, quarante ans plus tard, affiche la même réussite : une course de motos tout-terrain sur fond d’éclats de rires et de rots houblonneux. Et, surtout, une épreuve où les meilleurs valorisent les moins forts. Du Joël Robert, ça.



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